Ah l’Amour
Puisque nous célébrons la Saint Valentin, je vous ferai bien la facétie de vous parler du fleuve Amour qui sépare la Russie et la Chine, et qui se jette paisiblement dans la mer d’Ohotsk face à la tendre île de Sakhaline, qui comme vous le savez a donné son nom à une douce variété de rose : la bien nommée saccharose1 .
Ce n’est pas pour jaboter, mais si la vie est un long fleuve tranquille, alors l’amour en est son tourbillon. Ah l’amour, cette valeur et cet acte pourtant universels que les bipèdes s’évertuent à reléguer au second plan dès qu’il existe une bonne occasion de livrer bataille, ou d’ôter la vie à son prochain ou à un autre locataire de la planète bleue. Mais je m’égare, il faut que je parle sans détour des méandres de l’amour que les prétendants et les sentiments empruntent bon gré mal gré pour parvenir à leurs fins.
L’Amour n’est pas un mal, une maladie, il n’est qu’un oiseau rebelle, un enfant de Bohème qui n’a jamais connu d’oie2 . L’amour est un oiseau, sinon il ne vous serait pas conseillé d’emprunter ses ailes pour faciliter vos envolées lyriques. D’ailleurs comme dit mon amie Fanfan : «ce n’est pas pour bramer, mais» celui qui s’y risquerait sans élan ne peut qu’échouer. Alors oui, l’amour est un volatile, et nombre d’entre vous se prennent à rêver de pouvoir le transformer en oiseau de paradis plutôt que de malheur.
C’est bien parce que le sentiment amoureux est volatil, qu’il faut y être attentif afin de mieux le saisir au vol. Une fois que vous aurez tout saisi, que vous serez pieds et poings liés, alors vous pourrez à juste titre convoler en justes noces à l’instar d’un certain chef d’État français.
Ceci dit, certains ne partagent pas du tout cette conception duale de l’amour, et préfèrent épicer la chose comme c’est le cas dans la ville de Troyes, ou plus prodigieusement à Sète où les amoureux ont la mauvaise réputation de se bécoter sur les bancs publics, c’est vous dire à quel point ces gens-là sont volages ! Pourtant, cela se justifie puisqu’il paraîtrait que «quand on aime, on ne compte pas». Voilà une bien noble expression car de même que Cupidon s’abstient de faire preuve de cupidité, l’amour ne devrait pas être une histoire de gros sous, mais plutôt de deux sous – si possibles affriolants vous diront certains.3 .
Alors à tous les maux, je suis bien tenté de dire aujourd’hui que l’amour est le seul remède, d’autant que le mot cœur est plus qualifié que le pingouin pour se rire des autres mots. C’est pourquoi aujourd’hui je vous souhaite de rencontrer l’amour – pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore trouvé – et de ne pas le laisser s’échapper – si vous l’avez déjà trouvé.
x.4
- Qui est en réalité soit le fruit de la betterave ou de la canne à sucre, mais certainement pas une rose. [↩]
- Qui n’a jamais connu de loi si j’en crois Bizet. En revanche, si cet enfant de Bohème n’a jamais connu d’oies c’est parce que celles du Capitole sont trop occupées à monter la garde. Toute coïncidence avec des personnes nommées au sein d’un gouvernement est purement fortuite. [↩]
- Enfin ce ne sont que les deux pennies comme l’on dit chez les natifs du serpent parlant le loutre-manchot. [↩]
- À la demande d’un groupe de camarades luttant contre la discrimination des enseignants de SES et de mon lectorat silencieux, cliquez sur le bouton pour dévoiler l’ensemble des jeux de mots contenus dans la chronique
14 février 2008 at 18:04
Ah, Monsieur Pingouin, quand vous sortez les grandes orgues, quelles délices… Car cet amour si singulièrement masculin, se pare de féminité lorsqu’il devient pluriel. Et l’Amour au bord du lac Baïkal est également magistral.
Gizmo’s last blog post..Vaguement compétitif…
14 février 2008 at 18:09
Vraiment, quelle personne pleine d’entrain vous êtes, Gizmo !
14 février 2008 at 22:33
Tu peux juste m’expliquer le jeu de mots sur Troyes ? 😉
Criticus’s last blog post..Jean Quatremer, ou l’Europe cohérente
14 février 2008 at 23:01
Es-tu bien sûr d’avoir besoin d’une explication ? 😉
15 février 2008 at 10:45
😉
Criticus’s last blog post..Jean Quatremer, ou l’Europe cohérente
14 février 2009 at 0:03
[…] questions de dessous, prière de vous adresser auprès de votre boutique de lingerie préférée ou voir la chronique de l’an dernier. […]